L’annonce de l’interdiction prochaine de l’installation des nouvelles dans l’ancien
inquiète les professionnels.
Revirement de situation
En avril, le ministre du Logement, Olivier Klein, avait affirmé devant l’Assemblée nationale que l’interdiction des nouvelles chaudières à gaz dans l’ancien n’était pas prévue, au grand soulagement des professionnels. Le répit a néanmoins été pour eux de courte durée. Cette mesure fait en effet partie du
plan d’action présenté par la première ministre Élisabeth Borne devant le Conseil national de la transition écologique fin mai. L’interdiction de nouvelles chaudières gaz dans l’ancien permettrait une économie de
26 Mt CO2e et contribuerait fortement
au respect de l’engagement européen de réduction des émissions de gaz à effet de serre de – 55 % entre 1990 et 2030.
Une interdiction dès 2026 ?
La Capeb, reçue par le gouvernement le lendemain de l’annonce, évoque une mise en application de la mesure en
2026. Cette échéance est également préconisée par France Stratégie.
25 % des équipements (12 millions en France) serait donc à remplacer en peu de temps, ce qui représente
un investissement de 8 milliards par an. Les échéances sont impossibles à tenir pour Jean-Christophe Repon, patron de la Capeb. Coénove, qui rassemble les principaux acteurs de l’efficacité énergétique des bâtiments, dénonce de son côté « la fausse bonne idée aux conséquences économiques désastreuses pour les ménages et les finances publiques ». Les professionnels soulignent que beaucoup de ménages
n’ont pas les moyens de changer d’équipements. Les logements doivent de plus avoir une
isolation de qualité pour permettre l’installation d’une pompe à chaleur. La décision fragilise également la filière gaz à l’heure où des efforts sont entrepris pour développer un gaz vert.