Dire qu’un habitat ancien est forcément une passoire thermique est une idée reçue. Selon Gilles Alglave, président de Maisons Paysannes de France, association de sauvegarde du patrimoine, le nouveau DPE pénalise l’ancien. Il demande donc des adaptations.
Les bâtiments anciens écopent de mauvaises notes
Les chiffres de l’observatoire de l’Ademe montrent que 6 bâtiments antérieurs à 1948 sur 10 ont un DPE à E (29%), F (17%) ou G (14%). Ces chiffes sont inquiétants pour Gilles Alglave et risquent de se traduire par des rénovation qui ne respectent pas le bâti ancien. Selon le président de Maisons Paysannes de France, la réforme du DPE a été menée dans la précipitation et sans associer toutes les parties prenantes, en particulier les acteurs du bâtiment ancien. Il en résulte une méthode de calcul ne tenant pas compte des spécificités de l’ancien. Vers une adaptation du DPE ?
Gilles Alglave explique en effet que les matériaux utilisés dans l’ancien (terre crue, pierre, bois…) ont une inertie et des propriétés hygrométriques qui ne sont pas reconnues par le DPE. Un diagnostiqueur ne peut par exemple pas entrer dans le logiciel de calcul une paroi chaux-chanvre de 5 cm qui diminue pourtant l’effet de paroi froide. Le président de Maisons Paysannes de France souligne également qu’un modèle dynamique est nécessaire pour estimer les performances du bâti ancien alors que le DPE s’appuie sur un modèle statique. Il estime donc qu’il faut se « remettre autour de la table pour faire quelque chose en accord avec le bâti ancien ». Maisons Paysannes de France et 6 autres associations du patrimoine réclament ainsi un moratoire sur le DPE. Si cette solution est difficilement envisageable, Gilles Alglave indique être confiant sur une future adaptation du DPE à l’ancien.