Le marché de la location énergétique est-il menacé ?

Publié le 07/11/2023


Selon Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, les craintes concernant un éventuel effondrement du marché locatif dû à l’interdiction de louer les passoires thermiques sont infondées. Il y a 3 principales raisons à cela.

Des sanctions pas automatiques

En théorie, un logement trop énergivore ne pourra bientôt plus être loué. Mais en pratique, un bailleur qui met sur le marché un logement classé G après le 1er janvier 2025 ne sera pas systématiquement sanctionné. Il reviendra en effet au locataire de saisir un juge afin d’obtenir la réalisation de travaux ou une baisse de loyer en cas d’habitation peu performante. Le marché locatif étant tendu, il n’est pas certain que beaucoup de locataires prennent le risque de lancer une procédure qui demande du temps.

Des réglementations peu appliquées

Ce n’est de plus pas parce qu’une réglementation est votée qu’elle est correctement appliquée. Le décret de décence de 2002 illustre bien ce fait. Il imposait entre autres des installations gaz et électricité sans risques, des ventilations correctes, etc. Selon l’association Promotelec, environ 85% des installations électriques de plus de 15 ans ont actuellement au moins une anomalie. Si la réglementation était appliquée, ces logements ne pourraient pas être loués.

Le DPE, cet inconnu

Enfin, même si le DPE est sous les feux de l’actualité, nombre de locataires ne connaissent tout simplement pas les performances du logement qu’ils occupent. Selon le baromètre 2023 de Qualitec, 48% des Français ne connaissent pas ou mal le DPE. 41% des sondés indiquant savoir ce qu’est un DPE ne connaissent pas la classe énergétique de leur habitation. En résumé, on peut être propriétaire ou locataire d’un logement sans pour autant savoir si c’est une passoire énergétique. Le risque d’effondrement du marché locatif est donc faible !


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